Le singe blanc

LE SINGE BLANC

Entre deux neiges
Entre deux pages
On s’pose en escale
Chez Viviane
C’est elle    qui’a les clefs
De ce mausolée
Où l’on campe
Et où l’on joue
Sans compter ses sous
C’t’un drôle de théâtre
Une école sous les arbres
Où le singe emblème
Est toujours
À se mettre en quatre
Couleur albâtre

Viviane
Est une dame
Qui tient du Vietnam
Du temps
Que la peine etait longue
En baie d’Along
Du temps des entraves
Et des pères esclaves
Qu’on déportait
Quoiqu’on le nie
Des colonies
Elle relate
En un sourire
Blanc comme le ciel
Cette Histoire
À coucher la France
Dans les poubelles
Viviane
Est une institutrice
Spécialisée
Dans l’art
De vous faire revenir
Toujours à elle

C’est en passant par la Lorraine
Qu’on la serre et qu’on l’aime
Je vous aime
Je t’aime
Tout est bon
À Faulquemont
Elle et son homme
Un saltimbranque
Viviane et Franck
De ce genre
Qui comm’ça vous manque
Au quotidien

Au mois de mai
Aux quat’saisons
On r’vient chez Viviane
En camion
On y déballe
Not’ matériel
À faire la vie belle
Mais la vie
C’est déjà pas mal
Du simple fait d’être
En cavale
Au pays du singe
Au poil blond
À Faulquemont

(Il) y a toujours
Un thé qui chauffe
Et des lasagnes
Et du vin
Qu’on boit tout’ la nuit
Quand c’est fini
On n’est pas seuls
On est en nombre
Femmes de tous âges
Et hommes de l’ombre
Enfants du temps
Où qu’en Lorraine
Poussait l’charbon don-daine

Quand c’est fini
Quand il est temps
D’laisser Viviane
À son Singe blanc
On se dit bye à Faulquemont
Comme c’était bon
On se r’verra en Avignon
Où au Vietnam
C’est clair et net
Du moment
Qu’les photos suivront
Via internet

Entre deux neiges
Entre deux pages
Il y a Viviane

Et le Singe Blanc

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